Ce week-end denier avec mon épouse on se demandait ou aller. A Marseille la canicule s'annonçait, et entre nos records de pollutions,
de chaleurs et d'embouteillages, on voulait prendre le large rapidos. Vous savez bien que la montagne on adore, en plus, sur chic-moins-cher-avec-nous-t'yes-au-top-du-luxe, il y avait une promo de rêve, dans un hôtel mythique que j'ai jamais pu
me payer (je vous rappelle qu'écrivain ça rapporte que dalle), et que sans ma femme qui a un vrai métier, elle, je pourrai pas satisfaire mes goûts de luxe, en tous cas pas au point de nous payer le fameux « Hermitage »
de Cervinia où, à 2000 mètres d'altitude face au mont Cervin, si t'as pas un veston pour aller au restaurant, ben tu restes dans ta chambre. Pas trop classe ça? Boiseries anciennes, chic inimitable à l'italienne, le contraire
des piaules guindés de chez nous. Là, c'est simple, gai et élégant. Je suis pas le guide Michelin et c'est déjà trop long, vous baillez et vous préparez à cliquer sur un autre blog... Non ! Attendez,
vous allez voir c'est rigolo... Donc on hésitait entre notre petite chambre d'hôte dans le Briançonais, trop charmante, tenue par un adorable couple d’anglais (rêves qu'on te files l'adresse), ou la promo chic-trop-bon... Non,
Cervinia c'est trop loin pour un week-end, on rage pour la promo, mais tant pis, Briançonais ce sera.
Oui... Mais la vie,
est si belle en évènements, qu'elle nous concocta un petit programme d'études bien plus enrichissant que nos futiles envies de fraicheur.
Figurez-vous que votre blogueur préféré, le matin du départ a fait une mignonne septicémie sévère qui l'a propulsé direct de son lit aux urgences.
C'est super rigolo, vous parlez à votre femme, alors que vous tremblez comme un saumon dans le lit (qui essaye de remonter la rivière où ce con va pondre
ses œufs avant de mourir au lieu de les pondre en bas et rester vivant pour profiter..), et d'un coup, un type vous crie votre nom dans l'oreille, et en lieu et place de cet univers charmant qui faisait votre quotidien, vous vous retrouvez en réa.
J'ai imaginé, que soit je rêvais, soit j'avais raté une partie du film entre mon lit et ces vilains murs blancs tapissés de machines multicolores qui font tout un tas de sonorités pourries. Non.. Toi j'te connais pas, je me
rendors, fais pas chier. A peine les yeux refermés, que le type en blouse blanche recommençait ses hurlements. Je crois qu'il faut me rendre à la réalité... Il s'est passé un truc. Il veut savoir quel jour on est maintenant,
merde j'étais dans le coma et j'ai raté Marseille 2013 ?, heu.. pour moi on est vendredi 3 aout.. ? Oui, mais quelle année insiste-t-il ? Heu, 2012 monsieur.. ? Apparemment il a l'air satisfait, ouf, on est le même
jour qu'à mon dernier souvenir. Bon allez, j'ai raté que deux heures. Je pense à ma chérie qui a du me voir gigoter les yeux dans le vague, ça a pas du la faire rire. Bref, je vous passe le check-up gratuit complet et me
voilà dans un box d'une série de six, où mes voisins n'avaient pas l'air très causants. J'ai bien essayé d'aborder le monsieur de gauche derrière le rideau en plastique, mais l'infirmier m'a dit d'arrêter de
parler tout seul vu qu'il était maintenu sous coma artificiel. De toutes façons à 40 décibel c'était déjà pas facile. Pourquoi je vous racontes tout ça moi ? Imaginez pas que mon ego sur-dimentionné
le soit au point de vous livrer mon intimité médicale, mais un truc pareil ça se garde pas pour soi, je suis pas égoïste. Non trêve de plaisanterie, c'était surtout pour parler de ce sujet qui me tient tellement
à cœur, nos services de santé. Et, si je me suis un peu moqué dans un de mes blogs, des difficultés de transmission de l'information à leur patient de certains toubibs, je vais profiter de mon petit incident (bon à
deux doigts de la mort certes, mais on va pas en faire un plat), pour dire quelques mots sur l'hôpital.
La réa de
la Timone est exemplaire d'efficacité, et si par malheur vous y arrivez un jour, soyez rassuré vous pouvez pas mieux mal tomber. Un personnel exemplaire et des soins au top. Je remercie Sebastien, l'infirmier du groupe pour sa compétence
et tous les autres praticiens du service si un jour ils lisent ces lignes. Douze heures de travail non stop dans un tel enfer, dans un tel dévouement, gardant stoïcisme et fermeté, ça mérite plus la légion d'honneur,
que celles qu'on accrochent aux vestons des entrepreneurs qui ne sauvent personne. Un enfer la réa, aussi parce que dans son bloc pas de clim, juste un ventilateur par malade, et que faisant milles choses à la fois, des soins, médicaux
et hygiéniques, du nettoyage, des réanimations, du rangement, on ne peut pas être là sans une vraie vocation. Bravo les gars !
Par contre, la sortie de réa et l'arrivée en service, fait apparaître une autre image, et mieux aborder le problème de l'hôpital aujourd'hui. Quel bordel mes amis quel bordel. D'abord la logistique, mauvaise
circulation de l'information, l'interne qui vous reçoit vous repose des questions déjà posées plusieurs fois, à l'heure de l'informatique, où équipé d'une tablette, les comptes rendus et les examens
devraient être à disposition instantanément, on en est encore au papier qui n'arrive pas avec le patient dans le service mais bien après. Je ne vais pas faire le mariole non plus, la tâche est lourde, mais quand même
on est en 2012... Ce qui m'a halluciné aussi par rapport à une époque où j'ai longuement fréquenté ces établissements de loisirs, c'est que ça manque grave d'un patron. Enfin de deux même. Le grand
manitou, le grand professeur, mais le vrai, celui qui arrivait à cinq heures du matin et qui était là tous les jours (j'en ai connu si si) et qui lors de la visite avec la major (le deuxième patron) commençait par mettre
le doigt sur l'armoire pour voir si c'était propre. Voyez le genre ? Bien réac mais efficace, et là comme c'est notre vie qui est en jeu, ça compte non ?
Aujourd'hui on sent bien qu'il y a un problème de gouvernance, on ne sait plus vraiment qui contrôle qui, et on assiste à des scènes ubuesques ou tout le monde court
dans tous les sens, ou mon voisin de chambrée à jeun depuis la veille, est informé à quatorze heure qu'on ne peut lui faire son examen car on l'a oublié sur le planning, j'en passe et des meilleures.
A une autre époque, il y avait des équipes, souvent les mêmes, un groupe d'hommes et de femmes habitués à travailler ensemble sur une certaine
durée. Là on sent que le planning du personnel c'est la panique, qu'il y a pénurie d'infirmières et que chacun exécute sans chercher à comprendre. Plus le temps de comprendre, plus le temps de connaître. Je les
admire tous ces exécutants, leur tâche est bien ingrate.
Et au mois d’août évidemment c'est la
quintessence des problèmes alors, soyez raisonnable tombez pas malade en août allez plutôt à la plage! Beaucoup d'infirmières avaient l'air épuisées nerveusement, une tension énorme de part et d'autres,
et des patients exigeants car souffrant de cette situation, des infrastructures délabrées. Bref c'est pas la joie.
Est-ce
que le regroupement d'hôpitaux est une bonne chose ? Je ne suis pas spécialiste, mais je n'y crois guère, surtout quand on voit les attentes aux urgences et la panique dans les services.
Allez j'arrête, j'y reviendrais sur ce sujet, il y a tant à dire, et puis je dois vous faire un aveu, je n'avais plus d'inspiration et je me suis dit, tiens je
vais faire une p'tite septi et ça sera bon pour mon blog. Allez.. ça va, je suis à la maison, vous faites pas de soucis ! La bise
(ps : soyez pas trop exigeant pour le style et l’orthographe parce que ça mouline calme là haut..;-) )
Rémy
Quand tu veux Pascal, appelles moi.
Pascal
Mio fratello, quand tu peux descendre dans un petit resto et grignoter le scaloppine ai funghi porcini ou le vitello tonnato... La vie, comment est elle belle ?
marie
pourtant il faut le dire et l'écrire, les français sont râleurs et jamais contents...
Remy