25. août, 2012

Narcisse connection

Dis donc, tu serais pas un peu narcissique toi ?

C’est la maladie du siècle ce truc. Faut dire qu’on existe plus sans écrans ou audiovisuels interposés.

Entre les réseaux sociaux, dont je ne risquerai pas l’analyse, et les téléphones-smart-phones divers et variés, ça y va dans l’isolement et à la participation frénétique au plus grand nombre possible, de nos états d’âmes, ou du plat que nous allons avaler dans la minute et que nous partageons en photo avec nos amis virtuels.

A quoi ça sert tout ce déballage ? Sommes-nous tous si désespérément seuls, ou est-ce justement la possible et facile expression de notre narcissisme (voire notre hystérie pour les plus atteints), qui peut enfin exploser dans cette époque si propice ? Peut-être nous aimons-nous si peu, qu’il y faut l’admiration et l’approbation d’un cercle qui s’élargit au rythme ou les vraies amitiés et les vrais partages se rétrécissent ?

Bref, je sais pas vous, mais quand même, cette exposition de chacun, photographié dans les meilleures poses possibles, de préférence son bras levé bien haut (pour saisir le meilleur angle de vue de notre petite personne), avec la géolocalisation activée de notre smart-phone pour montrer à tous notre bonne fortune de voyageur, est-ce que cela ne vous paraît pas légèrement… pathologique ?

Il est vrai qu’il est difficile de trouver la limite, tant ces moyens sont addictifs, et votre serviteur en est souvent la première victime. La mesure n’est pas facile, tellement sommes-nous attirés par ce monde lumineux mais pourtant pas très éclairé..

J’avais pensé que les réseaux sociaux pouvaient être lieu de débats, j’en suis revenu, ils sont parfois lieux d’informations et de découvertes, et sans doute de transmissions, où l’on peut faire connaître son travail, ce qui n’est pas si mal, surtout si l’on est dans un domaine isolé, comme la peinture ou l’écriture.

Pour certain(e)s ce peut-être aussi un lieu de rencontres, et après tout pourquoi pas une concurrence de Meetic gratuite. Pour d’autres, éloignés de leurs familles, une façon de donner des nouvelles et de transmettre des photos.

Mais en réalité le menu de cette auberge espagnole est bien plus complexe. Jusqu’à quand vais-je m’y restaurer, je ne sais pas encore.

J’ai un ami écrivain qui entreprends la démarche inverse, se séparer au maximum de tout ce qui entrave sa liberté, et cette communication constante en est sa première chaine. Vous rappelez-vous, lorsque le téléphone portable n’existait pas, et que nous partions en voyage ou en déplacements, nos proches ne savaient que ce que nous leur en disions, et il fallait attendre pour avoir des nouvelles. Alors on patientait, on espérait, on désirait plus.

Et on prenait encore de vrais rendez vous, il fallait s’y tenir, s’y préparer aussi, car pas de moyen à la dernière minute de joindre celui ou celle qu’on devait rejoindre. Aujourd’hui c’est un sms pour prévenir que l’on se gare ou que l’on sera en retard. Tout est dans l’instant, tout est prévisible, plus de mystères ni d’inquiétudes.

On pourrait se demander si nous n’avons pas plus perdu que gagné non ?

Commentaires

29.08.2012 10:57

Rémy

Exactement Régine, encore que chez le papillon de nuit il y a un certain mystère, non comme la mouche plutôt, bien connes les mouches..

29.08.2012 10:22

Régine Zambaldi

Un peu comme des papillons de nuit attirés par la lampe...Relire Umberto Eco " Affronter les technologies nouvelles" dans "Comment voyager avec un saumon"...!